Tesla suspend la production dans sa seule usine européenne de voitures électriques, car les attaques en mer Rouge perturbent les approvisionnements.
L’entreprise a déclaré que l’allongement des délais de livraison avait créé un vide dans ses chaînes d’approvisionnement, car les compagnies maritimes évitent la route.
Les forces américaines et britanniques ont mené des frappes aériennes contre les rebelles soutenus par l’Iran en raison de leurs attaques contre des navires dans la région.
Le gouvernement britannique craint qu’un nouveau choc énergétique ne se produise si la perturbation du trafic de marchandises s’étend à d’autres pays.
Le constructeur de voitures électriques serait la première entreprise à révéler un problème dans ses chaînes d’approvisionnement après que des sociétés de transport maritime ont été attaquées par les rebelles houthis.
“Les conflits armés en mer Rouge et les changements associés dans les itinéraires de transport entre l’Europe et l’Asie via le Cap de Bonne Espérance ont également un impact sur la production à Gruenheide”, a déclaré Tesla dans un communiqué transmis à Reuters.
L’usine de Berlin fermera le 29 janvier et rouvrira le 11 février “à l’exception de quelques secteurs” en raison d’une pénurie de composants.
Les rebelles houthis du Yémen ont multiplié les attaques contre les navires commerciaux depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas en octobre. Les États-Unis ont déclaré qu’il y avait eu 27 attaques en mer Rouge depuis la mi-novembre.
Le groupe, soutenu par l’Iran, a utilisé des drones et des roquettes contre des navires étrangers transportant des marchandises par le détroit de Bab al-Mandab – un canal de 20 miles de large qui sépare l’Érythrée et Djibouti du côté africain et le Yémen de la péninsule arabique.
Les navires empruntent généralement cette voie commerciale clé depuis le sud pour atteindre le canal de Suez en Égypte, plus au nord.
Le groupe Houthi a déclaré qu’il soutenait le Hamas et qu’il visait les navires à destination d’Israël, bien qu’il ne soit pas certain que tous les navires attaqués se rendaient effectivement en Israël.
De nombreuses compagnies envoient désormais leurs navires par le cap de Bonne-Espérance, une route qui ajoute au moins 10 jours de voyage.
Actuellement, environ un quart des conteneurs maritimes du monde sont détournés.
Selon la Maison Blanche, environ 15 % du commerce maritime mondial passe par la mer Rouge. Cela comprend 8 % des céréales, 12 % du pétrole maritime et 8 % du gaz naturel liquéfié.
Le patron du géant du transport maritime Maersk a déclaré que les “perturbations importantes” du commerce mondial se faisaient déjà sentir “jusqu’au consommateur final”.
Avant les frappes militaires de jeudi, le directeur général de Maersk, Vincent Clerc, avait appelé à une “mobilisation plus forte” pour repousser les attaques, qui, selon lui, entraîneraient une hausse des prix pour les clients.
En début de semaine, le patron de Tesco, Ken Murphy, a averti que les perturbations “pourraient faire augmenter le coût de certains articles, mais nous ne savons pas ce qu’il en est pour l’instant”.
Les sociétés Ikea et Danone ont déclaré qu’elles s’attendaient également à des retards dans la réception des marchandises.
Les prix du pétrole ont également augmenté jeudi après que l’Iran a saisi un pétrolier au large des côtes d’Oman. Le pétrolier se dirigeait vers la Turquie lorsque des hommes armés lui ont ordonné de naviguer vers un port iranien.
Vendredi, le prix du Brent – la référence internationale pour les prix du pétrole – a augmenté de 2 % pour atteindre 78,94 dollars le baril, tandis que le pétrole brut américain West Texas a augmenté de 2,1 % pour atteindre 73,55 dollars.
Notons que le Trésor a modélisé des scénarios incluant une hausse des prix du pétrole brut de plus de 10 dollars le baril et une augmentation de 25 % du gaz naturel.
Le gouvernement craint que les attaques en cours sur le transport maritime en mer Rouge ne réduisent encore davantage l’économie britannique si les perturbations continuent d’affecter le trafic des pétroliers à plus grande échelle.
Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, ont déclaré que les attaques étaient motivées par la souffrance des Palestiniens à Gaza et le chef du groupe, Abdel-Malek al-Houthi, a déclaré jeudi qu’ils “ne reculeraient pas”.
À la suite de ces attaques, Maersk et plusieurs autres grandes compagnies maritimes ont évité un itinéraire clé pour le commerce mondial, car elles accordent la priorité à la sécurité de leurs équipages.
“Nous avons des navires sur lesquels on tire. Nous avons des collègues dont la vie est menacée lorsque cela se produit et nous ne pouvons tout simplement pas justifier le fait de naviguer dans ces zones dangereuses dans l’état actuel des choses”, a déclaré M. Clerc.
Il a ajouté que l’itinéraire plus long autour de l’Afrique réduisait la capacité du système mondial de transport maritime à court terme, ajoutant entre sept jours et deux semaines au voyage d’un navire, et coûtant 1 million de dollars (783 000 livres sterling) de plus rien qu’en carburant.
Les tarifs du transport maritime ont atteint des sommets pendant la pandémie, mais ils ont chuté de manière significative au cours des 18 derniers mois, tout comme les bénéfices des compagnies maritimes.
Toutefois, le secteur dispose de capacités inutilisées, en partie parce que l’augmentation du coût de la vie dans une grande partie de l’Europe et des États-Unis au cours des deux dernières années a entraîné une baisse de la demande des consommateurs.
À Bahreïn, lors d’une tournée au Moyen-Orient cette semaine, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que les coûts supplémentaires se traduisaient par des prix plus élevés pour les gens, pour tout, du carburant aux médicaments en passant par la nourriture.
“Cela a donc un impact réel sur la vie quotidienne des gens dans le monde entier.
