Le bilan de l’explosion d’un camion piégé dans la ville de Beledweyne, dans le centre de la Somalie, s’est alourdi à 18 morts, a déclaré un haut responsable régional, alors que le pays de la Corne de l’Afrique est aux prises avec des groupes armés.
Abdirahman Dahir Gure, ministre de l’intérieur de l’État de Hirshabelle, où se trouve Beledweyne, a annoncé ce nouveau bilan samedi, à la suite de l’explosion qui a visé un poste de contrôle de sécurité dans un quartier résidentiel.
Abdifatah Mohamed Yusuf, directeur général du ministère de la gestion humanitaire et des catastrophes de Hirshabelle, a déclaré que 40 personnes avaient été blessées.
“Vingt des blessés ont été admis dans les hôpitaux de Beledweyne, tandis que 20 autres sont dans un état critique, ce qui justifie une demande de transport aérien vers Mogadiscio pour un traitement médical avancé”, a-t-il déclaré à l’Associated Press.
Un peu plus tôt, un responsable de la police locale avait chiffré à 10 le nombre de victimes de l’explosion, qui survient alors que les forces gouvernementales ont intensifié leurs opérations contre le groupe armé al-Shabab, lié à Al-Qaïda.
“Il s’agissait d’un camion chargé d’engins explosifs qui a franchi avec force le poste de contrôle tenu par les forces gouvernementales, et un pick-up appartenant au personnel de sécurité le poursuivait lorsqu’il a explosé”, a déclaré par téléphone à l’Associated Press un témoin, Abdikadir Arba, qui a indiqué qu’il se trouvait à environ 200 mètres de là et qu’il était l’un des premiers intervenants.
Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux et dont certaines ont été vérifiées par Al Jazeera semblent montrer des habitants à la recherche de survivants dans les décombres des bâtiments détruits.
Ahmed Aden, officier de police, a déclaré à l’agence de presse Reuters que les bâtiments et les magasins situés à proximité de l’explosion étaient réduits à l’état de décombres.
Une femme, Halima Nur, qui se trouvait près du site, a déclaré à Reuters que sa nièce et d’autres personnes se trouvaient dans un magasin voisin et n’ont pu être jointes. “Je ne sais pas quoi dire, tous les kiosques ne sont plus que des décombres. Je ne peux pas retrouver ma nièce”, a-t-elle déclaré.
Aucun groupe n’a revendiqué la responsabilité de l’explosion dans cette ville située dans la région de Hiran, au centre de la Somalie, qui a récemment été le théâtre de combats entre l’armée et le groupe armé al-Shabab.
Le groupe lié à Al-Qaïda a multiplié les attaques depuis que le président somalien Hassan Sheikh Mohamud, élu pour un second mandat l’année dernière, a déclaré une “guerre totale” contre le groupe, qui vise à renverser le fragile gouvernement de Mogadiscio soutenu par la communauté internationale.
Les forces gouvernementales ont affirmé vendredi avoir tué des dizaines de combattants dans l’État de Galmudug.
Le pays de la Corne de l’Afrique est en proie à une rébellion armée depuis 15 ans, les principales menaces émanant d’al-Shabab et des groupes armés liés à ISIS (ISIL).
Source: Al Jazeera
