Nicolas Sarkozy, l’ancien président français, sera jugé en 2025 pour des allégations selon lesquelles il aurait pris de l’argent du défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi pour financer l’une de ses campagnes électorales, selon les procureurs.
Le procès, annoncé vendredi par les procureurs, doit permettre d’entendre les preuves que Nicolas Sarkozy, ainsi que 12 co-accusés, ont conspiré pour recevoir de l’argent du dirigeant libyen afin de financer illégalement sa candidature victorieuse à la présidence en 2007.
Nicolas Sarkozy, qui a été confronté à une litanie de problèmes juridiques depuis son unique mandat, a nié les allégations libyennes, qui sont les plus graves auxquelles il est confronté.
Âgé de 68 ans, il a déjà été condamné à deux reprises, l’une pour corruption et trafic d’influence concernant des tentatives d’influencer un juge et l’autre pour avoir enfreint les limites des dépenses de campagne lors de sa tentative de réélection en 2012.
Nicolas Sarkozy a fait appel de ces deux jugements.
Parmi les autres personnes jugées pour la corruption libyenne présumée figurent des poids lourds tels que l’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, son ancien responsable du financement de la campagne, Eric Woerth, et l’ancien ministre de l’intérieur, Brice Hortefeux.
L’enquête a été déclenchée par des révélations du site d’investigation Mediapart, qui a publié un document censé montrer que Kadhafi avait accepté de donner à Sarkozy jusqu’à 50 millions d’euros (54 millions de dollars au taux actuel).
Les deux dirigeants ont entretenu des relations étonnamment cordiales, Nicolas Sarkozy ayant laissé l’homme fort de Libye planter sa tente bédouine en face du palais de l’Élysée lors d’une visite d’État en France quelques mois seulement après son élection.
Ces dernières semaines, M. Sarkozy a de nouveau fait parler de lui en France après avoir publié le deuxième volume de ses mémoires et suggéré que les régions d’Ukraine occupées par la Russie après l’invasion massive de Moscou l’année dernière pourraient être reconnues comme russes.
Il a également déclaré que la péninsule annexée de Crimée resterait russe et que “tout retour à la situation antérieure est illusoire”.
Nicolas Sarkozy a joué un rôle de premier plan dans la négociation du retrait partiel de la Russie de la Géorgie après l’invasion de ce pays par Moscou en 2008.
Nicolas Sarkozy fait l’objet d’une enquête distincte sur un éventuel trafic d’influence après avoir reçu un paiement de 3 millions d’euros (3,2 millions de dollars) de la part de la compagnie d’assurance russe Reso-Garantia en 2019 alors qu’il travaillait comme consultant.
Source: AFP