Le plus grand groupe de transport maritime au monde, la Mediterranean Shipping Company (MSC), a annoncé qu’elle dévie ses navires de la mer Rouge en raison d’une menace accrue d’attaques.
La société française CMA CGM a pris une mesure similaire un jour après que le géant danois du transport maritime Maersk et la société de transport allemande Hapag-Lloyd ont suspendu leurs voyages en mer Rouge.
Cette décision fait suite à des attaques menées par les rebelles houthis soutenus par l’Iran au Yémen. Ils affirment cibler les navires se rendant en Israël.
Les Houthis ont déclaré leur soutien au Hamas après que l’Israël a lancé une campagne militaire à Gaza suite aux attaques du Hamas le 7 octobre, tuant 1 200 personnes et en prenant 240 en otage.
Depuis lors, Israël a tué plus de 19 000 Palestiniens à Gaza, selon les responsables de la santé du Hamas. La mer Rouge est l’une des routes les plus importantes au monde pour les expéditions de pétrole et de carburant. Cependant, les Houthis intensifient leurs attaques en utilisant des drones et des roquettes contre des navires étrangers. Ils ont également tiré des drones et des missiles vers Israël.
Les États-Unis ont déclaré samedi que leurs destroyers lance-missiles avaient abattu 14 drones houthis en mer Rouge. Dans son annonce, la MSC a déclaré que la situation dans la région était devenue “grave”.
Elle a indiqué que son porte-conteneurs MSC PALATIUM III avait été attaqué vendredi en traversant la mer Rouge. Aucun membre d’équipage n’a été blessé, mais le navire a été mis hors service. Ses navires sont redirigés via le Cap de Bonne-Espérance, à la pointe sud de l’Afrique.
Dans sa déclaration, CMA CGM, la troisième plus grande compagnie maritime du monde, a déclaré avoir ordonné à tous ses porte-conteneurs de “rejoindre des zones sûres et de suspendre leur voyage dans des eaux sûres immédiatement et jusqu’à nouvel ordre”.
Maersk, la deuxième plus grande entreprise de transport maritime au monde, a décrit la situation comme “alarmante”. “Suite à l’incident de quasi-collision impliquant le Maersk Gibraltar hier et une autre attaque contre un porte-conteneurs aujourd’hui, nous avons ordonné à tous les navires Maersk dans la région destinés à traverser le détroit de Bab el-Mandeb de suspendre leur voyage jusqu’à nouvel ordre”, a déclaré l’entreprise.
Les quatre entreprises qui ont suspendu leurs opérations dans la région représentent quatre des cinq premières au monde, et les experts en transport maritime estiment que ces décisions auront des coûts élevés. “Il s’agit de la sécurité de l’équipage, du navire lui-même et aussi des polices d’assurance.
Les primes sont maintenant en hausse vertigineuse, si elles peuvent obtenir une assurance du tout, donc cela aura des implications sérieuses sur les niveaux de stock, les coûts et toute la dynamique des chaînes d’approvisionnement”, a déclaré Sue Terpilowski de l’Institut agréé de logistique et de transport, qui représente les entreprises concernées par les chaînes d’approvisionnement.
Les coûts supplémentaires liés à l’équipage, au carburant et à l’assurance seront probablement répercutés sur les consommateurs.
Le détroit de Bab el-Mandeb, également connu sous le nom de “Porte des Larmes”, est un passage large de 20 milles (32 km) réputé pour être périlleux à naviguer. Il se situe entre le Yémen, sur la péninsule arabique, et Djibouti et l’Érythrée sur la côte africaine. C’est la voie par laquelle les navires peuvent atteindre le canal de Suez depuis le sud, lui-même une voie de navigation majeure.
L’éviter signifie que les navires doivent emprunter des itinéraires beaucoup plus longs, par exemple en contournant le sud de l’Afrique. Environ 17 000 navires et 10 % du commerce mondial le traversent chaque année.
Tout navire passant par le canal de Suez depuis ou vers l’océan Indien doit emprunter cette voie.
