La Somalie a rejoint la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) dans le but de stimuler la croissance économique du pays après trois décennies de guerre.
Le président Hassan Sheikh Mohamud a déclaré que l’adhésion à ce bloc commercial régional était un “phare d’espoir” pour la Somalie.
Il a affirmé que cela offrait “l’espoir d’un avenir fait d’opportunités et de prospérité”.
La Somalie est déchirée par les conflits depuis 1991, et de nombreuses parties du pays sont contrôlées par le groupe djihadiste al-Shabab.
Certains de ses voisins ont envoyé des troupes pour aider à combattre ce groupe islamiste, affilié à al-Qaïda.
La décision d’admettre la Somalie a été prise lors d’une réunion des chefs d’État membres à Arusha, en Tanzanie.
L’intégration de la Somalie à la CAE est une étape importante pour cette nation de la Corne de l’Afrique, mais elle n’a pas été facile.
Des mois de lobbying pour rejoindre ce bloc régional ont été accueillis par des questions sérieuses et des hésitations de la part de certains États membres.
Les citoyens de la CAE peuvent se déplacer librement au sein des États membres, ce qui suscite des craintes quant à la facilité avec laquelle les combattants d’al-Shabab pourraient se déplacer dans la région.
Pour être admis dans la CAE, les nouveaux pays doivent montrer qu’ils adhèrent aux principes de bonne gouvernance, de démocratie, d’État de droit, de droits de l’homme et de justice sociale.
L’année dernière, la Somalie a été classée comme le pays le plus corrompu du monde par Transparency International.
Certains ont donc soutenu que la Somalie n’était pas prête à rejoindre ce bloc.
Les négociations entre la CAE et la Somalie ont commencé en août, organisées par le gouvernement kényan.
Le président Hassan a assuré à la CAE que son pays travaillait sans relâche pour résoudre les problèmes, avec le soutien des États membres.
Il a mené une offensive charmante, mettant en avant les 3 000 km de littoral de son pays qui relieraient la région à la péninsule arabique, une zone économique dynamique, et l’économie maritime de la Somalie, notamment la pêche.
Cette offre semble avoir été trop attrayante pour que les pays de la CAE la refusent.
L’annonce de vendredi a suscité des réactions mitigées.
Ceux qui la soutiennent ont affirmé sur X, anciennement Twitter, que l’admission était depuis longtemps attendue, ajoutant que la région en bénéficiera considérablement.
D’autres estiment que plus de temps aurait dû être pris, arguant que la CAE pourrait hériter de certains défis de la Somalie.
Le bloc vise à étendre la taille de son marché en espérant intégrer tous les pays de la Corne de l’Afrique.
Plus tôt cette année, le secrétaire général de la CAE, Peter Mathuki, a laissé entendre que Djibouti et l’Éthiopie rejoindraient également le bloc.
La République démocratique du Congo a rejoint en mars de l’année dernière.
La Somalie devient le huitième membre de la CAE, après le Burundi, la RD Congo, le Kenya, le Soudan du Sud, la Tanzanie, le Rwanda et l’Ouganda.