Les frappes aériennes menées par les États-Unis au Yémen ont tué au moins cinq personnes et en ont blessé six autres, a déclaré vendredi un porte-parole militaire des rebelles houthis.
Le général de brigade Yahya Saree a fait cette annonce lors d’une allocution filmée.
“L’ennemi américain et britannique porte l’entière responsabilité de son agression criminelle contre le peuple yéménite, et cette agression ne restera pas sans réponse ni impunité”, a déclaré M. Saree.
Il a décrit 73 frappes qui ont touché cinq régions du Yémen contrôlées par les Houthis. Il n’a pas précisé quelles étaient les cibles des frappes menées par les États-Unis.
Le commandement central américain a qualifié de “succès” les frappes militaires contre les sites houthis dans un communiqué publié vendredi matin.
Le commandement central américain a déclaré qu’il tenait les Houthis, soutenus par l’Iran, pour responsables des attaques contre le trafic maritime international au cours des dernières semaines. Ces frappes visaient à affaiblir la capacité des Houthis à mener d’autres attaques.
Soixante cibles situées dans 16 localités houthies ont été touchées par plus de 100 munitions à guidage de précision.
Nous tenons les militants houthis et leurs commanditaires iraniens déstabilisateurs pour responsables des attaques illégales, aveugles et imprudentes contre le transport maritime international qui ont touché 55 pays à ce jour, mettant en danger la vie de centaines de marins, dont les États-Unis”, a déclaré le général Michael Erik Kurilla, commandant de l’USCENTCOM.
Les frappes de vendredi ont visé une base aérienne, des aéroports et un camp militaire, a indiqué la chaîne de télévision Al-Masirah des rebelles houthis. Des correspondants de l’AFP et des témoins ont également indiqué avoir entendu des bombardements.
“Notre pays a fait l’objet d’une attaque agressive massive de la part de navires, de sous-marins et d’avions de guerre américains et britanniques”, a déclaré le vice-ministre des affaires étrangères des Houthis, Hussein Al-Ezzi, selon les médias officiels des rebelles.
“L’Amérique et la Grande-Bretagne devront se préparer à payer un lourd tribut et à supporter toutes les conséquences désastreuses de cette agression flagrante”, a-t-il ajouté.
Aujourd’hui, sous ma direction, les forces militaires américaines, en collaboration avec le Royaume-Uni et avec le soutien de l’Australie, de Bahreïn, du Canada et des Pays-Bas, ont mené avec succès des frappes contre un certain nombre de cibles au Yémen utilisées par les rebelles houthis pour mettre en péril la liberté de navigation dans l’une des voies navigables les plus vitales du monde”, a déclaré M. Biden dans un communiqué, en utilisant une autre orthographe pour le terme “houthi”.
Le ministre britannique des forces armées, James Heappey, a déclaré : “Notre action et celle des Américains la nuit dernière étaient des mesures d’autodéfense visant à empêcher d’autres attaques contre nos navires de guerre qui vaquaient à leurs occupations légales et raisonnables”.
M. Heappey a décrit les frappes comme une réponse proportionnée à la crise en mer Rouge.
“Bien entendu, nous veillons à ce que cela n’entraîne pas une escalade régionale”, a-t-il déclaré. “Nous verrons au cours des prochains jours si les attaques cessent”, a-t-il ajouté.
Les journalistes de l’Associated Press présents à Sanaa, la capitale du Yémen, ont entendu quatre explosions tôt vendredi, heure locale, mais n’ont vu aucun signe d’avions de guerre.
Deux habitants de Hodieda, Amin Ali Saleh et Hani Ahmed, ont déclaré avoir entendu cinq fortes explosions. Hodieda se trouve sur la mer Rouge et est la plus grande ville portuaire contrôlée par les Houthis.
Ces frappes constituent la première réponse militaire américaine à une campagne persistante d’attaques de drones et de missiles contre des navires commerciaux depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
Cet assaut militaire coordonné intervient une semaine seulement après que la Maison-Blanche et une série de pays partenaires ont adressé un dernier avertissement aux Houthis, les sommant de cesser leurs attaques sous peine de s’exposer à une action militaire. Cet avertissement semble avoir eu un impact de courte durée, puisque les attaques ont cessé pendant plusieurs jours. Mardi, cependant, les rebelles houthis ont lancé leur plus important barrage de drones et de missiles contre des navires en mer Rouge. Les navires américains et britanniques ainsi que les avions de chasse américains ont réagi en abattant 18 drones, deux missiles de croisière et un missile antinavire.
Jeudi, les Houthis ont tiré un missile balistique antinavire dans le golfe d’Aden, qui a été vu par un navire commercial mais ne l’a pas touché.
Les rebelles, qui ont mené 27 attaques impliquant des dizaines de drones et de missiles depuis le 19 novembre, ont déclaré jeudi que toute attaque des forces américaines contre leurs sites au Yémen déclencherait une réponse militaire féroce.
“La réponse à toute attaque américaine ne sera pas seulement du niveau de l’opération menée récemment avec plus de 24 drones et plusieurs missiles”, a déclaré Abdel Malek Al-Houthi, chef suprême du groupe, lors d’un discours d’une heure. “Elle sera plus importante que cela.
Les Houthis affirment que leurs attaques visent à mettre un terme à la guerre menée par Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza. Mais leurs cibles ont de moins en moins de liens avec Israël et mettent en péril une route commerciale cruciale reliant l’Asie et le Moyen-Orient à l’Europe.
Par ailleurs, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté mercredi une résolution exigeant que les Houthis cessent immédiatement leurs attaques et condamnant implicitement leur fournisseur d’armes, l’Iran. La résolution a été approuvée par 11 voix contre 0 et quatre abstentions, celles de la Russie, de la Chine, de l’Algérie et du Mozambique.
